Quand on parle d’aquarelle, ça évoque très souvent une peinture transparente, délayée ou la luminosité.
Tout à fait à l’opposé du contrôle pour moi.
Les signes que je suis dans le mauvais contrôle :
– je ressens comme une pression au niveau de l’intellect. Comme si on pressait une éponge.
– j’ai des tensions musculaires, je me sens à l’étroit
En fait, garder ce contrôle-là me donne une illusion de sécurité. Si je peux contrôler l’extérieur, je crois que je contrôle aussi l’intérieur. Je peux créer exactement ce que je veux ou ce que l’autre veut.
Il se manifeste quand je sais devoir apporter un changement dans ma vie. Quand on dit « changement », wah ! Tous les red flags se hissent dans ma tête : oui, mais en fait, ça va pas si mal, je suis peut-être trop exigeante etc…. Vous savez tout ces petites phrases consolatrices qu’on se dit pour ne SURTOUT pas sortir de sa zone de confort. Même si on commence à se sentir à l’étroit dans cette zone de confort. Oui, mais au moins, je la connais bien…dans ses moindres détails.
Dans le lâcher-prise, je me sens libre. Tout est ouvert, c’est la sécurité, je peux m’exprimer sans peur d’être rejetée ou critiquée…
Dans le processus artistique ou créatif, ça peut être angoissant aussi d’être dans le lâcher-prise. Parce qu’on ne sait pas où on va. Pour ma part, je crois que le lâcher-prise va de pair avec la lenteur, la prise de recul. Car quand je lâche prise et que je regarde, j’observe comment se comporte l’autre pour aller dans le flot de la vie, j’ai la capacité d’apporter la meilleure réponse qui soit à la situation. La mise à distance permet de voir les différentes possibilités et donc de choisir ce qui peut être le mieux pour moi.
L’aquarelle est le meilleur medium pour ça. Pour moi, en tout cas.
Ça me permet d’être à l’écoute du mélange de l’eau et de la peinture ainsi qu’à l’écoute de mes sensations les plus subtiles.
Et c’est une belle façon d’être et de rester (re)connectée à soi.
On découvre des terres en friche, inexplorées, des paysages inconnus. On pense alors qu’on a tout dit, mais à chaque nouvelle création, je me dis que j’ai encore beaucoup de choses à dire, a explorer.
Je vais dans les confins du silence pour laisser jaillir la lumière.
Lâcher prise permet également de sortir des attitudes conformistes qui m’ont été imposées. C’est sortir du cadre. Afin d’explorer ce qu’il y a autour et ce qu’il y a en moi.
L’aquarelle est ma grande enseignante pour ça. Elle m’a permis de détecter où se situait mon besoin de contrôle, pourquoi et comment le dépasser quand il me limite.
De quelle façon ? Ça nécessite de prendre de la distance par rapport à la frustration qui accompagne le processus, de regarder la situation d’un œil clinique et détaché et de se connecter à cette partie, souvent fragile et vulnérable, qui a besoin d’être entendue, comprise puis d’accompagner le flot.
C’est une espèce de danse subtile et harmonieuse. Je m’ouvre et j’accueille ce qui vient. C’est à ce moment que je comprends pleinement la notion d’être un canal.
Aucun déterminisme de ma part, je laisse la vie s’écouler et faire son œuvre.
C’est vraiment passionnant de voir et ressentir de quelle façon tout ça se met en place…et d’en être le témoin.
Je lâche un peu plus de peur et gagne plus en confiance. Confiance en moi, confiance dans le flot de cette énergie très féminine et puissante qui accompagne et soutient à la fois le développement, l’évolution.
Quand on est dans le contrôle excessif, on se coupe de toute spontanéité, on freine le flot de la vie.
Conséquences : on est étriqué comme si on était dans un vêtement trop petit.
Mais ça ne signifie pas qu’il n’est pas nécessaire. Je souhaite sortir de la polarité et de la linéarité afin de retrouver un équilibre libérateur. Et l’aquarelle est un très grand maître pour ça.
Alors je peux être dans quelque chose de très précis quand je suis dans le contrôle ou au contraire je laisse les couleurs fusionner, faire leur chemin sur le papier sans trop intervenir
Voilà ce que je fais quand je suis dans le contrôle :
…et voilà ce que je fais quand je suis dans le lâcher-prise :
Et j’adore les deux. Je n’ai pas spécialement envie de choisir. Chacun m’enseigne la bonne attitude à avoir au moment où je le fais. Et c’est passionnant de s’observer dans les deux cas. Il n’y a rien de « mal » dans l’un ou l’autre comportement tant que ça reste dans l’équilibre, que je ne me laisse pas enfermer.
Voilà, je voulais partager les bienfaits des deux, sans avoir à devoir choisir. Les deux me conviennent. Alors je reste à l’écoute de ce qui se passe et du besoin du moment afin de ne rien louper.
Et vous, comment vous sentez-vous par rapport au #lâcher-prise et/ou au #contrôle ? C’est quoi vos astuces ? 🙂
Belle journée !
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